2, ROBERTI Stéphane

La nuit la plus froide de l’hiver… il faut s’empresser de trouver des lits pour accueillir les sans-abri. Comme tous les acteurs du secteur, le CPAS de Forest s’y emploie quotidiennement tout au long de l’année. D’ailleurs, même les grandes entreprises participent à cet élan de générosité ponctuelle. C’est nécessaire et indispensable.

Au-delà de l’urgence, Stéphane Roberti, président du CPAS de Forest s’interroge : « L’accueil c’est très bien, mais ne serait-il pas mieux encore de mettre en place une politique d’insertion sociale efficace pour sortir les gens de leur statut de SDF ? » Il s’agirait d’offrir les conditions d’un travail social d’accompagnement pour permettre à ces personnes de se réinsérer socialement et in fine de retrouver un logement de qualité et les ressources pour s’y installer durablement. Il faudrait aussi réfléchir à la création de nouvelles institutions de type communautaire adaptées à l’accueil de personnes pour lesquelles un accompagnement social est nécessaire.

Prévenir la perte du logement

«Un objectif important est de prévenir la perte du logement. C’est de maintenir les personnes dans leur habitation plutôt que d’être confronté à une situation d’urgence. Pour y parvenir, le CPAS de Forest mène une stratégie de médiation des différends entre propriétaires et locataires. Cette politique porte ses fruits : ce sont des dizaines de ménages qui n’ont pas été exclus de leur logement et ont échappé au sans-abrisme. »

Hypocrisie budgétaire

Stéphane Roberti dénonce l’hypocrisie entre, d’une part, le discours catastrophiste pour ouvrir des chauffoirs et des lits, et d’autre part, les mesures fédérales qui risquent fort de précipiter plus de gens, plus de jeunes en particulier, sur les routes de l’exclusion.

Le recul de l’accès au chômage, la dégressivité plus brutale des allocations et l’élargissement des sanctions excluront de facto des demandeurs d’emploi de leur droit au chômage. «  Et après ? S’est-on un instant posé la question des conséquences de cette réforme ? D’un côté on s’émeut des pauvres qui doivent dormir dehors, et de l’autre, on les prive des revenus suffisants pour payer leur loyer… Rien d’étonnant de voir le nombre de personnes sans abri augmenter ! »

De plus, le système d’allocations de chômage majorées pour les personnes isolées, pousse les gens à renoncer à partager un logement. Cette valorisation de l’isolement participe de la pression immobilière à Bruxelles. « Alors qu’avec une individualisation du droit au chômage, on pourrait encourager les solidarités entre les générations par exemple. »

Cohérence

« Il est grand temps de prendre un peu de hauteur ! Le monde politique doit lutter contre la pauvreté pour permettre à chacun d’avoir accès à un logement. Il faut agir sur les causes de la pauvreté pas sur les symptômes qui dérangent. »

Question et informations :
Stéphane Roberti, Président du CPAS de Forest
0477 18 92 51
stephane.roberti@publilink.be