Stéphane

Willy Borsus, Ministre de l’intégration sociale, a présenté sa note d’orientation au parlement.

On aurait pu imaginer qu’un Ministre de l’intégration sociale se donne pour objectif de réduire la pauvreté. Hélas, c’est tout le contraire ! Monsieur Borsus prévient qu’une augmentation du nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration est prévisible à la suite des nouvelles réformes socio-économiques décidées par le gouvernement.

Il est dommage qu’il n’ait pas compris que les CPAS demandent des mesures structurelles pour sortir les personnes de la pauvreté et non des dispositions qui augmentent le nombre de bénéficiaires. En parallèle, il suggère des recommandations qui, d’après lui, devraient permettre aux CPAS de faire reculer la pauvreté. On croit rêver… Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Ce Ministre n’est pas crédible ! C’est d’autant plus grave qu’à la Chambre, il a défendu une lecture idéologique des causes de la pauvreté en faisant fi des nombreuses études existantes.

Son credo est toujours le même, le travail serait le meilleur remède contre la pauvreté. Il oublie, par méconnaissance ou pour des raisons idéologiques, le nombre croissant de travailleurs pauvres. Pire, il veut mettre en œuvre, à travers ce que l’on appelle le « Projet Individualisé d’Intégration Sociale », l’instauration d’un « service communautaire ». Ce travail non rémunéré effectué par les allocataires sociaux aura pour principale conséquence la précarisation accentuée de certains secteurs du marché de l’emploi déjà en difficulté.

Lui qui ne s’est pas donné pour ambition d’éradiquer la pauvreté ni même de la réduire veut que la politique des CPAS soit plus efficace. Dès lors, il veut les inciter à obtenir des résultats. J’invite Monsieur Borsus à venir passer une journée dans le CPAS que je préside. Il pourra constater que c’est précisément ce à quoi se dévouent les travailleurs sociaux et l’ensemble du personnel de notre centre. Il pourra également réaliser que le secret professionnel qu’il considère problématique est un atout pour le travail social et indispensable pour vivre en démocratie.

Hormis le renforcement du système d’exonération socioprofessionnelle, qui est annoncé comme possible, toutes les autres mesures défendues par le Ministre de l’Intégration sociale sont inquiétantes socialement. En effet, la majorité d’entre elles partent du postulat que les bénéficiaires d’une aide sont des fraudeurs et que les CPAS sont passifs dans les politiques qu’ils mènent.

Je crains que notre Ministre nous annonce bientôt une réforme de la loi DIS (le Droit à l’Intégration Sociale) dont l’objectif annoncé « d’aider les gens à être plus actifs pour sortir de la pauvreté » aboutira in fine à une politique d’exclusion. À l’instar de ce que nous avons vécu avec les allocations de chômage sous le gouvernement Di Rupo.

Stéphane Roberti
Président ECOLO du CPAS de Forest
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