Par Magali Plovie, conseillère communale.

Je voudrais surtout revenir sur la réponse de Stéphane Roberti, président du CPAS à Forest, à une question orale sur la présence de sans-abris dans les parcs de la commune et les mesures qui étaient misent en œuvre pour les accompagner en cette période hivernale. Je vous donne ici sa réponse.

« Etant tenu au secret professionnel, je ne communiquerai aucune information sur des situations particulières. Il nous arrive régulièrement d’intervenir pour accompagner des personnes sans-abri qui vivent dans des parcs ou ailleurs. Je dois souligner la très bonne collaboration de la police, du service des éducateurs de rue de la prévention et de la croix rouge qui sont en capacité d’aller vers les sans-abris et de les guider vers le CPAS. Les personnes qui dorment en rue ont des statuts différents. Le CPAS est compétent pour intervenir pour les personnes qui ont un titre de séjour. J’attire votre attention sur le fait qu’il y a beaucoup de confusion entre le statut de demandeur d’asile et de réfugié reconnu et d’un nouveau concept qui est celui du premier accueil. C’est au fédéral de gérer le « premier accueil » et au fédéral et ses partenaires d’organiser un accueil de qualité pendant que l’office des étrangers traite la demande de séjour.

Pour les personnes sans-abri, la première chose à faire est d’éviter que le nombre de personnes sans-abris augmentent, c’est-à-dire de prévenir la rupture de logement. Pour y arriver :

• La première évidence est de ne pas supprimer le revenu des personnes, les politiques d’activation menées au fédéral ne vont hélas pas dans la bonne direction.

• La seconde est de pouvoir maintenir les personnes qui risquent d’être en rupture de logement. (ex : médiation avec propriétaire en cas de loyer non payer)

• La troisième est de soutenir les personnes qui veulent vivre en colocation en appliquant un taux isolé chaque fois que c’est possible.

Une politique de prévention est meilleure pour la personne et moins coûteuse pour la collectivité. La prévention de la perte de logement coûte moins cher que le relogement. Quand nous sommes amenés à accompagner une personne sans-abri, nous devons faire face à un manque de place en maison d’accueil. A tel point que se développent des initiatives d’accueil privées qui ressemblent plus à des marchands de sommeil…

Le CPAS de Forest est en contact permanent avec le centre Ariane, le samu social et tous les partenaires qui s’occupent de sans-abrisme. En termes de chiffres, je peux vous dire qu’il y a 202 personnes en adresse de référence et que chaque personne pour lesquelles nous assumons un accompagnement ne dort pas en rue.

Au-delà de cette réalité, nous devons constater avec les acteurs du secteur comme La Strada, la récente diversification des profils des sans- abris. De plus en plus de femmes seules ou avec des enfants et des familles entières dorment dehors, dans des abris de fortune ou des solutions nuit après nuit. Je tiens aussi à remercier le Foyer du Sud pour la mise à disposition de logements précaires, une piste qui nous a permis d’élargir les pistes d’hébergement temporaire. Ceci dit c’est de plus en plus compliqué.

On peut se réjouir que la Région ait développé le housing first qui permet de reloger des SDF et de leur assurer un suivi social de qualité, la commune et le CPAS de Forest sont des partenaires actifs de cette politique. Pour l’avenir, il faudra que la Région puisse renforcer ce type d’initiatives. Il faut aussi individualiser les droits sociaux pour soutenir ceux qui veulent vivre en cohabitation. »