« Vouloir se former », un processus qui ne s’arrête jamais
Un message d’encouragement à l’attention des militants de la locale et au-delà, prononcé par Jean-Claude Englebert lors de l’apéro de nouvel an organisé par la locale.
Merci à tous de votre présence ce soir. Nous sommes nombreux, il y a de nouvelles têtes, des anciennes et d’autres que nous n’avions plus vus depuis longtemps et ça fait du bien. Rien que d’être ici est une excellente manière de nous souhaiter mutuellement une bonne année. Elle sera donc au moins en partie excellente, même si malheureusement, nous savons déjà qu’elle ne le sera pas totalement, j’y reviendrai.
Notre locale produit un travail militant important en qualité et en quantité. Je veux vous rapporter la fierté qui est la mienne lorsque je croise des membres d’autres locales ou des mandataires d’autres niveaux qui me parlent d’ECOLO Forest. Le travail militant réalisé, son importance, compense au moins en partie le temps et l’énergie investis, passé hors de nos familles, de nos activités personnelles.
Le travail d’échevin n’est pas facile et souvent nous sommes seuls face à la difficulté. Quand m’effleure l’idée de tout laisser tomber, j’ai une pensée pour vous, si actifs, si engagés. Je sais que vous êtes là, et cela permet de tenir le coup.
Lorsque nous militons, nous contribuons à la construction, à l’enrichissement de notre locale, en prenant nos responsabilités. Solliciter un citoyen, lui demander d’adhérer à nos valeurs ou lui parler de nos réalisations, c’est prendre une responsabilité, devenir comptable de notre travail commun. En effet, nous ne sommes pas des petits soldats qui répandons la bonne parole : nous créons ou renforçons le lien avec la population, nous nous confrontons à sa réalité.
Alors prendre des responsabilités, susciter des attentes, c’est flippant. Mais jamais personne n’a dit que faire de la politique n’était pas parfois flippant. Cela soulève deux questions : celle de l’information et celle de la formation.
J’ai déjà insisté sur l’importance de la circulation de l’information entre nous. Pour que nous portions le projet tous ensemble, il faut que vous puissiez poser des questions sur ce que nous faisons. Ces questions seront d’autant plus bienvenues que je sais qu’elles seront bienveillantes.
Et puis, au delà de l’information, il y a la question de la formation : ce qui compte, ce n’est pas « être formé » ni « se former, c’est « vouloir se former ». Les mots sont importants. « Être formé », c’est un critère de compétence, comme s’il fallait passer un examen pour faire de la politique, ce qui serait inacceptable. « Se former », c’est se donner un objectif, qui sera accompli un jour. « Vouloir se former », c’est une démarche, un processus qui ne s’arrête jamais.
Une démarche, c’est construire un projet ensemble et le mettre en œuvre avec chacun. C’est aussi tenter de comprendre et de penser les bouleversements que nous vivons, en particulier les deux massacres de Paris début janvier et leurs conséquences. Ces événements secouent les esprits au delà de la tristesse qu’ils nous inspirent.
Je ne fais pas mystère de ma laïcité et de mon athéisme, mais ces événements ont bouleversé ma conception du rapport à la religion, dont je crois maintenant qu’il faut l’analyser en tant que fait socio-culturel. Ces événements mettent en avant une double violence :
- D’une part la violence faite à ce qu’on appelle « la communauté musulmane » ; l’appeler ainsi qui crée le problème, crée une ligne de fracture, divise, oblige les uns et les autres à se positionner. C’est une spécialité de notre siècle : créer des problèmes de toutes pièces, de manière absurde, puis de proposer des solutions néfastes pour les résoudre . Or, il n’y a pas plus de « communauté musulmane » que de beurre en branche. C’est une invention faite par certains pour en tirer des bénéfices politico-médiatiques au prix d’un grand mépris pour des millions de personnes qui ne demandent rien d’autre que de vivre en paix.
- Par ailleurs, nous avons commis la faute de négliger la violence faite aux personnes de confession ou de culture juive, oubliées après la tuerie de l’Hyper-Casher de la Porte de Vincennes. J’ai en particulier une pensée pour nos amis juifs progressistes que nous avons laissés seuls dans leur désarroi, coincés entre cet attentat ignoble et des sommations symétriquement dangereuses à celles faites aux musulmans de d’abord se justifier par rapport à la politique israélienne.
La démarche de se vouloir se former, c’est celle de vouloir appréhender le réel, identifier les bonnes volontés, comprendre ce qui se passe en fonction de ce qui nous touche. C’est aussi, surtout, se laisser simplement aller à écouter.
Nous en aurons besoin pour affronter les défis écologiques, sociaux, culturels, les défis de la multiculturalité. Notre commune évolue énormément, c’est un atout, c’est positif pour faire bouger les choses, pour renforcer la place occupée par l’écologie politique à Forest.
Aussi, nous aurons besoin d’un coup de main dans notre travail, comme conseillers communaux, échevins, présidents, maintenant, et en vue des élections de 2018, dont nous avons bien l’intention de faire une victoire. Un coup de main non pas pour nous aider à garder notre boulot d’échevin ou de présidents, mais bien parce qu’il y a, dans notre locale, une énorme énergie, énormément d’intelligences individuelles et d’intelligence collective. Ce coup de main, j’espère que vous serez le plus nombreux possible à venir nous le donner en tant que Conseillers Communaux ou au Collège, en tant que futurs élus, pour donner une impulsion forte, décisive, positive pour notre Commune, pour en faire un laboratoire exemplaire écologiste et progressiste.
Je vous ai souhaité une bonne année, nous nous souhaitons une bonne année.
Si vous voulez ME souhaiter une bonne année, et bien continuez à développer, à cultiver cette énergie, cette intelligence, pour le bien de tous les habitants de notre Commune qu’ils viennent de n’importe quel pays, qu’ils soient de n’importe quelle couleur.