La Garantie Jeunes ou le miroir déformant des politiques d’activation
Le chômage des jeunes diminue en région bruxelloise. Il faut malgré tout modérer tout triomphalisme. Sans se lancer dans une guerre des chiffres, on sait que ces derniers mobilisent des glissements grossiers aux finesses statistiques pour présenter le meilleur indicateur en vitrine. Une position de Stéphane Roberti, Président Ecolo du CPAS de Forest sur la Garantie Jeunes.
En réalité, on expurge de cette v…aleur les jeunes en stage, les gens qui travaillent à temps partiel et touchent un complément, ceux qui sont inscrits dans un programme incubateur d’entreprises, ceux qui sont exclus de l’ONEm parce qu’ils n’ont pas toujours pas trouvé de boulot et maintenant les jeunes de 21 ans sans diplôme ou les diplômés de plus de 25 ans… On mesure donc plus un taux d’occupation qu’un taux d’emploi et on exclut les « masses inemployables ». Du coup le chômage des jeunes est en cure d’amaigrissement.
On entend déjà dire qu’à Bruxelles, si ça baisse encore plus qu’ailleurs c’est grâce à la Garantie Jeunes, du nom de ce dispositif européen d’activation qui automatise la mise à l’emploi, en stage ou en formation pour les jeunes sans boulot. Dans les faits, la mesure permet d’accéder à un stage –quand l’entreprise y voit une aubaine d’engager pour 200€ sans assurer un accompagnement ou un contrat de travail par la suite- ou à une formation –quand les organismes publics sont en mesure de la dispenser-. Le problème de la précarité prolongée, des incertitudes qui persistent et pèsent sur les projets de vie, reste entier. De mon point de vue au CPAS, impossible de participer à l’euphorie des observateurs de courbes du chômage. On voit de plus en plus de jeunes, relégués une fois de plus à la case misère. Les vulnérabilités se sont cumulées jusqu’à encombrer fatalement leur parcours d’insertion formatée, restent les refuges de tout type, ces lieux où on reporte son émancipation à plus tard. Les solutions sont à trouver dans la distinction entre un revenu de solidarité et une disponibilité à un emploi introuvable et dans le partage du temps de travail.