Réponse à une interpellation du Conseil Communal du 24 avril 2018

 

Le plan zone 30 a été décidé par le Collège, il y a environ un an. Il sera mis en application dans environ 40 % du territoire communal dans les deux semaines, sur le reste d’ici à la fin de l’été.

 

La période de préparation a servi à coordonner les actions des différents services impliqués : mobilité, voiries, police, au sein de la commission mobilité, qui reprend ces services ainsi que le Bourgmestre, l’Échevin des travaux et moi-même. Cela a permis de découper le territoire en zones, d’effectuer un état des lieux, de concerter les communes avoisinantes, d’envisager les dispositifs ralentisseurs nécessaires et de statuer sur les voiries régionales concernées par la limitation à 30 km/h.

 

À chaque fois que nous avons été en contact avec le public, lors des rencontres citoyennes ou à l’occasion de réaménagements de voirie, nous avons fait part de notre volonté.

 

Les motivations sont de deux ordres.

 

Tout d’abord, limiter les nuisances, tant en matière de sécurité routière, de pollution chimique et de pollution sonore. Cela répond à une demande importante de nombreux citoyens

 

Ensuite, de manière positive, parce que notre vision de la ville est une ville apaisée, où le citoyen, en particulier les plus vulnérables, se sentent plus en sécurité, prennent plus de plaisir à simplement profiter du cadre forestois qui va s’améliorant dans le cadre des nombreux réaménagements auxquels nous avons procédé.

 

Notre décision ne va pas permettre plus de contrôles qu’actuellement. En fonction de ce que je viens de dire, nous pourrons mieux cibler ces contrôles. Par ailleurs, la situation va radicalement changer pour les automobilistes qui dépassent déjà les limites actuelles. Là où pour l’instant un automobiliste qui dépasse le 50 km/h peut s’en sortir avec une amende plus ou moins importante, il risquera un retrait de permis de conduire à vitesse égale.

 

Avons-nous fait des études ?

D’abord, nous avons fait des études de physique, du niveau 4è secondaire.

L’énergie d’une voiture circulant à 50 km/h est presque triple de celle d’une voiture circulant à 30 km/h. Cela explique qu’un piéton percuté par une voiture circulant à 50 km/h risque fort de décéder, contrairement à celui percuté par une voiture circulant à 30 km/h, indépendamment du fait que celui qui roule moins vite pourra plus facilement éviter l’accident.

 

Donc, si la question est de savoir si le Collège va attendre d’avoir des statistiques fiables de mortalité pour agir, si nous allons attendre que des drames tels ceux qui se sont produits à Schaerbeek se produisent ici, la réponse en non, mille fois non.

 

Le service mobilité, en collaboration avec le service voirie et la police, procède à de nombreux mesurages, qui donnent lieu à des statistiques qui permettent d’identifier les points noirs où des dispositifs particuliers ou des contrôles renforcés sont nécessaires.

 

Nous étudions d’autres chiffres. Tout d’abord, le fait que, de 2011 à 2016, le taux de possession de voitures a diminué de 6,7 % à Forest.

Dans ce cadre, limiter l’empreinte de la circulation automobile tient de la mesure de justice envers ces anciens automobilistes qui ont renoncé à leur voiture, tout comme il y a une mesure de justice envers les forestois de moins de 18 ans.

 

Pour fixer les idées, pour se représenter ce que cela représente 30 km/h, c’est la vitesse qu’on atteint lorsqu’on tombe d’une hauteur de 7 mètres, en négligeant les forces de frottement. Pour atteindre une vitesse de 50 km/h, il faut une chute de 19 mètres de haut. Cela aide à comprendre pourquoi on a une chance de s’en sortir dans un cas, presqu’aucune dans l’autre.

 

Pour terminer, nous pensons que les mentalités évoluent. Nous sommes sortis de quarante ans de politiques publiques en faveur de la circulation automobile. Les mentalités changent, je l’ai dit, et cela change aussi la relation à la voiture. La culture de la mobilité évolue et la zone 30 doit être comprise comme un coup de pouce à ce changement culturel.