Forest travaille à la récupération des eaux pluviales
L’été vient à peine de débuter, et nous connaissons déjà le premier épisode caniculaire. Depuis 3 ans, les périodes plus ou moins longues de sécheresse se multiplient. Ce qui n’est pas sans conséquences pour les espaces verts et, en particulier, les jeunes arbres nouvellement plantés. Suite à ces constats, la Commune de Forest a décidé de renforcer les différents dispositifs afin de faciliter la récupération des eaux de pluie.
Le manque d’eau en Belgique est une réalité préoccupante. Selon un rapport publié par l’Institut World Resources, la Belgique fait en effet partie des pays les plus à risque de pénurie en eau au monde. Le World Resources Institute (WRI) a évalué la rareté future de l’eau de quelque 150 pays sur la base de modèles climatiques, de critères démographiques et de tendances socio-économiques. Ils ont mis en lumière le rapport entre l’utilisation totale de l’eau et l’offre disponible. Chaque pays s’est vu attribuer un score indiquant le risque de pénurie hydrique (Water Risk Indicator). Selon cet indicateur, la Belgique fait partie des pays faisant face à une pénurie hydrique élevée.
« Les épisodes de sécheresse que nous connaissons de plus en plus fréquemment nous obligent à procéder à des arrosages, ce qui pose question quant à la sur-utilisation de l’eau de ville et de l’eau potable, explique Alain Mugabo, échevin de la Ville Verte. Une des pistes suggérée par les hydrologues est d’investir encore davantage dans la collecte d’eau de pluie, à la fois individuellement et à grande échelle. C’est ce que la Commune tente de faire en mettant en place des dispositifs de récolte des eaux pluviales »
« Prochainement, à l’Ecole 3 située rue Timmermans, à la salle de sport de la nouvelle école en cours de construction au Bempt et aux Huileries (un complexe en cours de construction composé de 59 logements sociaux et moyens, d’une crèche néerlandophone et de potagers collectifs situé avenue des Huileries ), un dispositif de collecte des eaux pluviales permettra aux agents communaux de récupérer l’eau de pluie pour les arrosages, précise Françoise Père, Echevine des Travaux Publics. Par ailleurs, un camion-citerne est en cours d’acquisition afin de pouvoir effectuer le transport vers les différents espaces verts. »
« Des investissements sont également réalisés, depuis peu, pour rénover et/ou entretenir les citernes d’eau pluviales présentes dans tous les bâtiments publics, ajoute Alain Mugabo. Une citerne de récupération sert au stockage de l’eau de pluie en vue de son utilisation dans le bâtiment. Au niveau du parc immobilier privé, lors de toute nouvelle construction, l’installation d’une citerne ou tout autre dispositif alternatif est imposé. On informe, par ailleurs, les habitants de l’existence d’une prime régionale dans le cadre des programmes de rénovation. Il faut savoir que la plupart des maisons bruxelloises construites au 19e siècle et début du 20e siècle sont équipées de citernes enterrées, souvent sans que les propriétaires ne le sachent. Cela représente une part importante du parc immobilier bruxellois.»
Enfin, une nouvelle crèche de 56 places, élaborée dans le cadre du contrat de quartier Abbaye, pour lequel un permis a été obtenu, prévoit, notamment, de réutiliser les eaux de pluies pour tous les sanitaires. Ce qui est une première à Bruxelles.
« Nous ne pouvons pas attendre que l’eau devienne une denrée rare, source de nouvelles inégalités complète Stéphane Roberti, bourgmestre de Forest. Les réflexions autour de la réutilisation des eaux pluviales en ville sont dès lors essentielles. Les aménagements déjà existants et en cours ne seront pas les derniers, et nous resterons à l’affut des toutes les idées inspirantes et créatives nous permettant d’améliorer nos dispositifs. »